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Sommet du G20

ParCGT MEL

Sommet du G20

Le compte n’y est pas

Ce sommet s’est déroulé dans un contexte de dégradation de la situation pour la grande majorité des salariés, des retraités et les privés d’emploi.


Le communiqué souligne le rôle plus important des pays émergents, notamment la Chine, l’Inde et le Brésil ; les pratiques inadmissibles comme les bonus sont évoquées, mais les intentions affichées sont loin de répondre aux attentes et préoccupations du monde du travail, et demandent encore à être mises en oeuvre.


Alors que grâce à l’injection de milliards d’euros, la crise a été de courte durée pour les financiers qui sont les premiers responsables de la crise, elle se prolonge pour les salariés qui continuent d’en subir les conséquences dévastatrices.


La Cgt, comme l’ensemble des organisations syndicales affiliées à la Confédération syndicale internationale, considère qu’il faut mettre fin à cette situation scandaleuse où ce sont encore et toujours les salariés qui doivent payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables, mais victimes.


Cela nécessite de répondre à cinq urgences auxquelles le G20 de Pittsburgh n’a pas répondu :


1°) La priorité doit être donnée à l’emploi avec l’application du Pacte Mondial pour l’Emploi élaboré par l’OIT. Il faut créer des emplois de qualité, augmenter les salaires, mettre en œuvre et renforcer les systèmes de protection sociale. Il faut prendre des mesures urgentes en direction des jeunes pour qu’ils ne soient pas une génération sacrifiée.


2°) On ne peut pas revenir à la situation antérieure à la crise. Il faut prendre des mesures concrètes pour revitaliser l’activité économique sur des bases plus saines et plus équilibrées, favoriser l’économie réelle, productive, créatrice d’emplois par rapport à la sphère financière. Il s’agit de mettre fin à la croissance des inégalités entre pays, entre travailleurs et entre générations.


3°) L’indispensable régulation du système financier international ne peut pas être laissée au soin des seules institutions financières internationales et des banques. Les faux semblants de la déclaration sur les bonus des traders se traduisent par une légitimation de fait de la spéculation. De même, sur l’encadrement des marchés de gré à gré, des hedge funds, produits dérivés et de la titrisation, rien n’est envisagé. Quant aux paradis fiscaux, on a assisté à une véritable pantalonnade avec le blanchiment de pratiquement tous les pays concernés, grâce à des accords qui ne les engagent pas à grand-chose. Il faut une vraie régulation du système financier, et les salariés et leurs représentants doivent participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de cette régulation.


4°) Le Fonds Monétaire International voit son rôle et ses moyens encore renforcés. Cela accentue la nécessité d’une réforme profonde de cette institution, de même que la Banque Mondiale. En particulier, il faut augmenter les aides en direction des pays les plus pauvres qui en ont un besoin urgent. La modification à la marge (5%) des droits de vote au sein du FMI en faveur des pays émergents, notamment la Chine et le Brésil, ne change pas fondamentalement la réalité du pouvoir au sein de cette institution ni les fondements de ses politiques d’ajustement structurel. Les aides et prêts du FMI comme de la Banque Mondiale doivent être accordés sur des critères liés à l’emploi, à la protection sociale et au respect des droits sociaux fondamentaux (droit à l’organisation et à la négociation collective, interdiction du travail des enfants et du travail des prisonniers, interdiction des discriminations).


Par ailleurs, il est significatif que les questions monétaires aient été escamotées une fois de plus. Les négociations commerciales en cours et à venir doivent prendre en compte les exigences de création d’emplois décents et les droits sociaux.


5°) Pour sortir de la crise, il faut faire payer les principaux responsables de cette crise et d’abord les capitaux financiers. Une taxation des transactions financières permettrait de dégager les ressources nécessaires pour financer les investissements publics et développer l’emploi, en particulier dans la perspective d’une économie écologique et durable à l’échelle de la planète. Une taxe de 0,05 % sur chaque transaction assurerait un rendement de 600 milliards de dollars par an soit 10 fois plus que le montant annuel de l’aide accordée par les pays développés aux pays pauvres.


Les 20 chefs d’Etat réunis à Pittsburgh se sont décernés un satisfecit à l’issue du sommet. On est pourtant loin du compte. Le bilan est des plus modestes, en tout cas très en deçà de ce qu’il faudrait faire pour vraiment sortir de la crise. Une véritable issue à la crise exige de répondre aux exigences formulées par les organisations syndicales. Elles rejoignent celles exprimées par les salariés français à travers leurs multiples actions au cours des derniers mois. La Cgt continuera à mobiliser les salariés sur ces bases dès le 7 octobre dans l’unité et dans toute la France.


https://www.stopparadisfiscaux.fr

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