Archive annuelle 4 septembre 2017

ParCGT MEL

Loi travail XXL : Moins de droits pour les salariés, plus de pouvoirs pour les employeurs

Loi travail XXL

Moins de droits pour les salariés, plus de pouvoirs pour les employeurs

 

 

 

Le gouvernement vient de nous proposer dans la droite ligne de ses prédécesseurs une énième réforme du droit du travail partant du principe que le travail est un coût, alors qu’il produit les richesses. Cette loi va se rajouter aux précédentes sans même les avoir évaluées et pour cause, elles sont inefficaces.

Pourtant, lors de sa première rencontre avec le gouvernement, la CGT a fourni 14 pages de propositions pour que notre pays engage de réelles réformes afin de sortir de cette spirale qui nous enfonce dans un chômage de masse.

Pour rappel, si on comptabilise l’ensemble des catégories A-B-C-D et E, ce sont plus de 6,6 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi que comptera la France, auxquels s’ajoutent des millions de précaires, de salariés à temps partiel imposé, dont une majorité de femmes et de jeunes.

Le code du travail permet que les salariés aient les mêmes droits, il n’a jamais permis de créer des emplois car ça n’a jamais été son rôle ! Monsieur GATTAZ Yvon (le père) annonçait déjà en 1986 la création de 471 000 emplois grâce à la suppression administrative de licenciement, le fils portait un pin’s (« 1 million d’emplois ») il y a deux ans ! On connaît le résultat !

Le gouvernement vient de confirmer les craintes que nous pouvions avoir.

D’abord, il va encore accentuer l’inversion de la hiérarchie des normes qui s’était engagée dès 1984 et qui n’a cessé de s’intensifier au fil des différentes réformes depuis 40 ans.

La primauté de l’accord d’entreprise, même moins favorable, sur l’accord de branche va s’accentuer dans la plupart des domaines (primes, indemnités diverses, congé de maternité, etc..). La primauté de l’accord de branche sur la loi s’élargit considérablement (ex : durée et renouvellement des CDD, contrats de chantiers).

Cette mesure n’aura qu’un seul effet : l’amplification du dumping social, en accentuant la mise en concurrence des PME et PMI et de leurs salariés. Cela va aggraver l’insécurité sociale de ces entreprises toujours plus placées sous l’emprise des donneurs d’ordres.

 

 

A l’heure où la souffrance au travail,  les maladies professionnelles et accidents du travail et le désengagement de nombreux salariés s’intensifient parce qu’ils ne peuvent effectuer un travail de qualité, le CHSCT, qui est l’outil essentiel pour aborder les questions autour du travail réel va être fusionné avec les autres instances représentatives du personnel.

La négociation est un droit des salariés exercé par leur syndicat. Le patronat vient d’obtenir une relation de gré à gré avec un salarié isolé et non protégé dans les PME/PMI. On imagine aisément comment pourront se dérouler de futures négociations.

Ce déséquilibre va être renforcé, l’employeur pouvant prendre l’initiative d’un référendum au style déjà connu « choisissez entre la peste et le choléra ».

Une étape supplémentaire dans la liberté de licencier sans contrainte est également franchie. Sont en effet instaurées les ruptures conventionnelles, collectives, contournant les règles des PSE.  Ce sont encore moins de droits et de protection pour les salariés.

Enfin, pour couronner le tout, un plafond des dommages et intérêts est fixé pour les indemnités prud’homales, ce qui pourra permettre à un employeur de provisionner un licenciement et amortir l’embauche d’un jeune de qualification égale mais moins payé.

Cette loi sur le droit du travail, comme les précédentes, n’améliorera pas le chômage, va augmenter encore la précarité, développer la pauvreté comme c’est déjà le cas en Allemagne ou en Angleterre.

Le 12 septembre doit être une première riposte de grèves et manifestations à cette loi du travail XXL.

La CGT va continuer à informer partout les salariés sur les conséquences très concrètes qu’ils pourraient subir dans leurs entreprises.

La CGT va engager le débat avec eux pour d’autres propositions, comme l’augmentation de salaire, une autre répartition des richesses (41 milliards de dollars versés aux actionnaires au 2ème semestre 2017 mettant la France première des pays européens), la réduction du temps de travail, des droits attachés à la personne et transférables d’une entreprise à l’autre, une sécurité sociale professionnelle permettant de ne plus passer par le chômage après la perte d’un travail.

La CGT fera tout pour unir les salariés, les travailleurs indépendants, les privés d’emploi, les retraités, les jeunes lycéens et étudiants avec l’ensemble des autres organisations syndicales afin de gagner des réformes de progrès social.

 

ParCGT MEL

Interview de P. Martinez dans l’humanité

Interview de P. Martinez dans l’humanité

«On va vers une remise en cause sans précédent du droit du travail»

 

À l’avant-veille de la présentation par le gouvernement de sa réforme du Code du travail, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, alerte sur la gravité d’un texte conçu pour laisser les mains libres aux grands groupes en détruisant les protections des salariés.

«85 % des jugements aux prud’hommes le sont pour faute grave d’un patron.»

 

 

«La France est championne d’Europe de la distribution de dividendes! »

 

«Des manifestations, il faut en faire parce que ça se voit, mais il faut aussi des actions dans les entreprises. »

 

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article  ici :

 

 

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ParCGT MEL

Contrats aidés : plus de 280 000 emplois liquidés à la rentrée !

Contrats aidés : plus de 280 000 emplois liquidés à la rentrée !

 

Après les APL, ce sont les « dispositifs d’aide à l’emploi » qui sont dans le collimateur du gouvernement Philippe qui ne se donne même plus la peine de faire semblant : sa méthode approximative et à l’emporte-pièce s’attaque ouvertement et avec constance aux classes moyennes et populaires.

Début août, Muriel Pénicaud, ministre du Travail a dit, sans filtre, sa volonté de geler le nombre de contrats aidés, et ce dès la rentrée 2017. Raison ? « Trop coûteux » et « inefficaces dans la lutte contre le chômage » selon elle. Et le ministre de l’Intérieur – au nom de qui, de quoi ? – d’en rajouter une couche au prétexte qu’il « vaut mieux une économie dynamique que des contrats aidés ». Sur le coup, on ne peut qu’être d’accord avec Gérard Collomb. Mais une fois qu’on a dit ça, on fait quoi ? Ou plutôt, il fait quoi le gouvernement auquel appartient Gérard Collomb pour sauver l’industrie française, redresser l’économie, relancer la consommation des ménages ? En l’absence de lutte réelle contre le chômage, d’investissement dans le tissu industriel, dans le redéploiement des services publics… sa tirade a tout du vœu pieu ou d’une lapalissade.

Et pourtant, disons-le tout net : à la CGT, les contrats aidés n’ont jamais été notre tasse de thé. Véritable effet d’aubaine pour les employeurs, CDD dérogatoires au droit des CDD – eux-mêmes dérogatoires au CDI –, les contrats aidés sont une forme de dumping social intra-entreprise. Ils sont le pied du VRP libéral dans la porte des droits des salariés. Ils auront été, avec tant d’autres mesures, les prémices annonciateurs du cataclysme qui s’annonce sur notre Code du travail. Derrière l’objectif de lutte contre le chômage de personnes considérées comme « trop éloignées de l’emploi », on a pu voir des salariés faire côte à côte un même travail mais avec une paie et un statut totalement différents. Et ce, avec la bénédiction de l’État qui reversait à l’employeur une partie du salaire de ces salariés précaires. Pour une fois, les employeurs jouèrent bien le jeu de ce dispositif « jackpot ». Tellement que les contrats aidés concernent désormais quelque 280 000 personnes. Qu’arrivera-t-il, à la rentrée de septembre, à celle et ceux qui travaillent dans les écoles, les administrations, les collectivités, les associations ou les PME… et qui vont perdre leur travail ? Car le paradoxe des contrats aidés c’est que, s’ils sont mal payés et mal considérés, ils n’ont rien d’occupationnel. Leurs fonctions, leurs effectifs, sont devenus indispensables au bon fonctionnement des structures publiques ou privées qui les emploient. Ils ont aussi une finalité sociale non négligeable.

 

 

Mettre fin à une politique agressive et brouillonne par la mobilisation

D’ailleurs, dans la torpeur estivale, les élus municipaux ont été les premiers à s’inquiéter des « impactsnégatifs » pour les communes du non-renouvellement des contrats aidés, notamment à l’approche de la rentrée scolaire. Dans un courrier adressé à la ministre du Travail, André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France, rappelle que ces « dispositifs anciens (sont) utilisés très fréquemment par les collectivités locales et dotés d’un rôle d’amortisseur social non négligeable dans les territoires », en métropole et en outremer. Ce sont de vrais emplois, dont le pays a vraiment besoin. Et parce que la France n’a pas vocation à devenir la terre d’élection des « startupeurs », qu’elle a aussi besoin de cohésion sociale, ces postes-là, tous, sont à préserver et à pérenniser. Les gens qui les occupent sont à considérer et à rémunérer à la hauteur de leur rôle social. Ils doivent avoir un statut de droit commun, un CDI.

 

 

Mais comme le note la CGT dans un communiqué, cela nécessiterait « de mettre fin aux politiques d’austérité et de réorienter les aides diverses et les exonérations fiscales et de cotisations dont bénéficient les grandsgroupes en faveur notamment des services publics et de la protection sociale ». Bref, de faire une politique sociale en faveur des classes moyennes et populaires, socle de la cohésion sociale d’un pays. Faire barrage à la politique gouvernementale est l’enjeu du rendez-vous du 12 septembre dans la rue.

 

source : https://www.nvo.fr