Archive annuelle 8 juin 2017

ParCGT MEL

Aujourd’hui et demain comme hier, les cadres territoriaux refusent la casse des services publics de proximité.

 

 

Aujourd’hui et demain comme hier, les cadres territoriaux refusent la casse des services publics de proximité.

 

 

Alors que la fonction publique se trouve à un tournant, nos luttes doivent être à la hauteur de la défense des conquêtes qui sont dans le viseur de nos ennemis et particulièrement dans celui de notre nouveau Président Macron.

Tout au long du quinquennat de François Hollande, avec la CGT, les ingénieurs, cadres et techniciens ont résisté à la mise en place de la politique d’austérité imposée par le gouvernement. Ils ont combattu les diverses réformes territoriales (fusion de communes, mise en place des métropoles, fusion des régions, volonté de faire disparaître les départements…) et leurs conséquences sur les agents des collectivités locales.

Jusqu’aux derniers jours du quinquennat de François Hollande, des agents se sont mobilisés et ont fait grève : travailleurs sociaux des conseils départementaux, service transport du Conseil général du Jura ; bibliothèques de Grenoble ; déchets de Nantes Métropole ; personnels des lycées de la région Grand Est ; personnels des logements sociaux de Montpellier, Avignon… Dans certains cas, ils ont fait reculer les exécutifs locaux.

D’ores et déjà de nouvelles actions et grèves se préparent et s’organisent : le 12 mai à la Métropole de Strasbourg au service population ; en juin au Conseil départemental du 93.

Certains projets d’Emmanuel Macron concernant la fonction publique territoriale et les services publics sont déjà connus et programmés :

-Suppression de 120 000 fonctionnaires dont 70 000 dans la territoriale ;

-Casse du paritarisme ;

-Étranglement financier des communes avec la suppression de la taxe d’habitation et la baisse des dotations de l’État de 10 milliards d’euros supplémentaires aux collectivités locales. C’est la disparition complète des communes qui s’annonce.

 

 

D’autres nécessitent d’être dévoilés :

-Explosion du statut avec le point d’indice différencié selon les différents versants ;

-Contrats de droit privé pour les agents qui n’exercent pas des missions régaliennes. Cette contractualisation des fonctionnaires aura comme conséquence de leur enlever le droit de refuser des ordres illégaux ou contraires à l’intérêt général ;

-Régime unique de retraite par points entraînant une baisse des pensions.

Dans ce contexte, une nouvelle fois les ingénieurs, cadres et techniciens de la fonction publique sont en 1re ligne. Ils seront les 1ers à subir ces réformes en même temps qu’ils devront les mettre en œuvre dans une logique de concurrence entre eux.

C’est la destruction de notre modèle social qui est visée par le projet politique d’Emmanuel Macron :

–casse du Code du travail via une loi travail « XXL » ;

–suppression de la cotisation maladie, destruction de la sécurité sociale ;

–ubérisation générale de la société, éradication du statut de salarié et des protections qu’il accorde aux travailleurs.

La Commission Exécutive de l’UFICT entend s’inscrire dans le combat général de la CGT et de la fédération des Services publics contre le capitalisme sous toutes ses formes et aujourd’hui dans le projet politique d’Emmanuel Macron.

 

Aussi, dans son champ d’intervention particulier, la Commission Exécutive de l’UFICT réunie les 15 et 16 mai, s’engage dans une campagne offensive d’alerte et d’organisation de la résistance des cadres territoriaux autour des revendications suivantes :

-STOP à la casse des services publics locaux. Arrêt des privatisations, des externalisations et des mutualisations de services. Arrêt des suppressions de postes. Abrogation des réformes territoriales ;

-STOP au blocage des carrières et au recours aux contrats de droit privé. Pour le droit à la carrière. Abrogation de PPCR et retour de l’avancement au minimum. Titularisation de tous les emplois précaires ;

-Abrogation de la loi Travail qui a son corollaire dans la fonction publique territoriale avec la fin d’une fonction publique de carrière et du statut ;

-Maintien des avantages acquis des personnels territoriaux (notamment les régimes de temps de travail dérogatoires aux 1607 heures annuelles) comme point d’appui vers les 32 heures et le droit à la déconnexion dans le cadre d’un statut unifié ;

-Un véritable développement des services publics et le rétablissement de dotations financières à la hauteur des besoins des collectivités locales.

Ensemble, imposons le progrès social et de nouveaux droits pour tous les salariés !

ParCGT MEL

P. Martinez : la mobilisation est d’actualité, un article du Parisien

 

 

«Le gouvernement avance masqué»

 

LOI TRAVAIL Philippe Martinez, le leadeur de la CGT, s’en prend à l’exécutif.

PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN LERNOULD ET MATTHIEU PELLOLI DANS LE PARISIEN

 

 

L’ENTENTE CORDIALE est terminée. Un mois après l’élection d’Emmanuel Macron, les crispations surgissent avec les syndicats sur la réforme du Code du travail, mesure phare du début du quinquennat. Nos révélations lundi sur les pistes explosives étudiées par l’exécutif, appuyées par celles de « Libération » hier, mettent à mal la stratégie du gouvernement. Alors que celui-ci assure jouer la concertation en toute transparence, comme il l’a fait mardi en présentant son calendrier, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est persuadé qu’il attend les élections législatives avant de dévoiler ses intentions.

Nos révélations et celles de « Libération » montrent que l’exécutif étudie des pistes qu’il n’a pas évoquées avec les syndicats. Joue-t-il un double jeu ?

PHILIPPE MARTINEZ. Apparemment, on ne nous dit pas tout. Depuis mardi, nous avons un calendrier pour discuter de trois sujets. Mais concrètement, je ne sais pas de quoi on va parler puisque nous n’avons rien entre les mains, hormis les articles des journaux… qui ne sont pas des textes officiels, si j’ai bien compris les démentis. Pour autant, la CGT joue le jeu puisqu’on a déposé un texte de 15 pages de propositions à la ministre du Travail la semaine dernière. Une négociation, c’est : voilà ce qu’on propose, voilà ce que le gouvernement propose et après on fait une synthèse. Là, ce n’est pas une négociation, puisque le gouvernement, lui, n’a rien mis de concret sur la table. C’est juste de la concertation. Quant à la méthode, elle est scandaleuse. On nous annonce presque 50 rencontres. Certes, mais toute organisation confondue! Pour la CGT, ce sera seulement trois réunions de deux heures sur les trois thèmes. Sur un sujet aussi vaste que le Code du travail, ça n’a pas de sens. Ce qui nous fait dire que le gouvernement avance masqué, au moins jusqu’à dimanche.

 

“LA CGT JOUE LE JEU. ON A DÉPOSÉ UN TEXTE DE 15 PAGES DE PROPOSITIONS À LA MINISTRE DU TRAVAIL.”

 

Il cacherait ses intentions jusqu’aux législatives ?

Oui. Il ne veut pas être précis.Lors de la conférence de presse mardi, les interventions du Premier ministre et de la ministre du Travail étaient creuses. Ça donne l’impression qu’ils en diront plus après les élections. Si j’en crois ce que je lis dans la presse, ça peut être la catastrophe pour les travailleurs.

 

 

Quel est votre principal motif d’inquiétude ?

L’inversion de la hiérarchie des normes. C’est-à-dire les accords d’entreprise à la place de garanties collectives. Nous étions contre en 2016, nous n’avons pas changé d’avis. 

Redoutez-vous une remise en cause du CDI ?

Par le biais d’accord d’entreprise, le gouvernement peut toucher au contrat de travail. Il y a eu des tentatives, comme avec les contrats de projet — des CDI le temps d’une mission. Mais dans les faits ce sont des CDD. Avec l’inversion de la hiérarchie des normes, les patrons pourront, comme dans ce cas de figure, changer les règles d’un CDI. Et en même temps assouplir celles du CDD en modifiant le nombre de renouvellements possibles. Les salariés pourront donc rester précaires, alors qu’occupant le même poste, plus longtemps.

Etes-vous toujours opposé à un plafonnement des indemnités prud'homales ?

Le gouvernement a fait un tour de passe-passe. Il ne parle plus de barémisation des indemnités, mais de réglementation des dommages et intérêts pour préjudice. C’est pas la même chose. L’indemnisation du licenciement, elle est réglementée dans la convention collective. Tant d’ancienneté, c’est tant de mois de salaires, etc. Et il y a le préjudice, sur les conditions du licenciement, la prise en compte des situations familiales. Le gouvernement veut y toucher. Mais comment peut-on chiffrer à l’avance le préjudice d’un licenciement ! Pour nous, c’est non !

 

Irez-vous aux réunions de concertation cet été ?

Oui, mais si c’est pour qu’on serve de prétexte au gouvernement en disant : « Vous voyez, on a vu les partenaires sociaux, on a fait ce qu’il fallait », je préviens : on n’a pas des têtes d’alibi. On demande une négociation et un aménagement du calendrier. Et si des mesures explosives apparaissent… Je vous dis, nous n’avons pas changé d’avis depuis l’année dernière. La mobilisation est d’actualité. Quand, comment, sous quelle forme ? On ne sait pas encore.

 

JE PRÉVIENS : ON N’A PAS DES TÊTES D’ALIBI. ON DEMANDE UNE NÉGOCIATION ET UN AMÉNAGEMENT DU CALENDRIER.

 

Mais le nouveau président a la légitimité des urnes…

C’est ce qu’il m’a dit quand je l’ai vu. Donc je lui ai sorti les résultats des élections. Au 1er tour, il a obtenu moins d’un quart des votants, avec très peu de votes d’adhésion. Et il n’y a jamais eu autant d’abstentions pour un second tour à une présidentielle, ce qui montre un certain malaise. Il ne faudrait pas que le président l’oublie !

Mais si aux législatives la République en marche obtient la majorité absolue, comment la CGT pourra-t-elle se mobiliser ?

La CGT fonde ses positions à partir de ce que disent les salariés. Et ce, toute l’année. Pas une fois tous les cinq ans. Pour autant, nous allons regarder attentivement ces élections, notamment le taux de participation. Je crois comprendre que pour les Français de l’étranger, il a été très faible… Et puis entre voter pour quelqu’un et adhérer à l’ensemble de son programme, il y a une marge importante. La République en marche peut avoir jusqu’à 400 députés. Mais à partir d’une situation aussi confuse politiquement, Emmanuel Macron ne pourra pas dire : « Vous avez vu, j’ai la majorité donc je fais ce que veux. »

 

ParCGT MEL

Première rencontre avec Darmanin : La CGT porte les revendications des personnels de la Fonction publique

 

Première rencontre avec le ministre de l’Action et des Comptes publics :


La CGT porte les revendications des personnels de la Fonction publique

 


 

Le 23 mai, une délégation de la CGT Fonction publique a rencontré Gérald Darmanin, nouveau ministre de l’Action et des Comptes publics.


La CGT a réaffirmé son désaccord quant au périmètre du ministère et à son intitulé, qui lient les enjeux de la Fonction publique aux impératifs budgétaires et privent la Fonction publique d’un ministère de plein exercice.


Nous avons affirmé notre attachement viscéral à une Fonction publique à trois versants, garantie par un Statut général fort.


La CGT a pointé sa disponibilité pour le dialogue avec le gouvernement tout en pointant qu’elle considère qu’un certain nombre de sujets n’est pas négociable. Il en va ainsi en particulier de la valeur unique du point d’indice de la Fonction publique.


La CGT a rappelé la nécessité de mesures salariales générales fortes pour faire face à la baisse de pouvoir d’achat des agents.

 

Mireille Stivala, Secrétaire Générale de la Fédération CGT Santé et Action sociale, Jean-Marc Canon, Secrétaire Général de l’Union Fédérale CGT des Syndicats de l’Etat
 

Sur les effectifs, nous avons fait part de notre désaccord quant aux projets de poursuite des politiques de suppression d’emplois et relevé que des créations d’emplois sont nécessaires dans de nombreux secteurs. Nous avons souligné que la succession de réformes a désorganisé les missions et conduit à une grande souffrance des personnels. Nous avons par conséquent plaidé pour un état des lieux et un débat public comme préalables à tout nouveau chantier en matière d’organisation des missions.


La CGT a fait part de son opposition au rétablissement du jour de carence, compte tenu en particulier de l’inégalité qu’elle génèrerait entre agents publics et salariés du secteur privé, compte tenu de la plus faible prise en charge de la protection sociale complémentaire par les employeurs publics.


Notre organisation s’est déclarée opposée aux velléités d’allongement du temps de travail des personnels compte tenu de l’accumulation des heures supplémentaires qui ne sont ni payées ni récupérées.

Nous avons également fait part de notre désaccord quant aux volontés de remise en cause des régimes de retraite de la Fonction publique, tout en soulignant l’urgence d’une meilleure prise en compte de la pénibilité tant en termes de prévention que de réparation.

 


Nous avons souligné notre attachement à la formation professionnelle et à la nécessité de son développement dans la Fonction publique.


La CGT a enfin fait part de sa volonté d’une pleine mise en oeuvre de l’accord sur l’égalité professionnelle femmes/hommes dans la Fonction publique, de la poursuite du cycle de dialogue engagé sur les carrières des ATSEM, et de mesures permettant de garantir une participation de haut niveau lors des élections professionnelles de 2018.


Le ministre a rappelé que les engagements pris par la Président de la République constituent la feuille de route du gouvernement.


Il a fait part de sa volonté de mener son action dans le cadre d’un dialogue constant avec les organisations syndicales.


Le ministre a reconnu la situation salariale des fonctionnaires est préoccupante, en particulier en catégorie C. Il a déclaré qu’un rendez-vous salarial concernant de possibles mesures générales pourrait être organisé au printemps 2018. Concernant notre interpellation sur la valeur unique du point d’indice, il a répondu que le gouvernement souhaite trouver un équilibre entre conséquences des décisions gouvernementales et nécessaire prise en compte des contraintes des élus locaux.


Le ministre a confirmé l’engagement présidentiel sur le jour de carence, tout en indiquant que cette mesure devra tenir compte de la situation salariale des agents et garantir une « équité » entre secteurs public et privé.


Sur les retraites, sans donner davantage de précisions, le ministre a relevé que ce chantier fera l’objet d’un cadre global défini par le Premier ministre, auquel les acteurs de la Fonction publique seront associés.


De nouvelles rencontres bilatérales sont prévues pour le mois de juin, avant une possible réunion plénière en juillet dans le cadre du Conseil commun de la Fonction publique.


Ce premier rendez-vous confirme donc la volonté gouvernementale de mise en oeuvre des mesures portées pat le candidat Macron. L’échéance des élections législatives sera donc déterminante. La CGT appelle les agents de la Fonction publique à faire entendre à cette occasion leurs exigences en matière de progrès social.


Elle appelle également au développement des luttes, dans le cadre le plus unitaire possible, pour la satisfaction des revendications et le renforcement de l’emploi public et de nos missions.