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ParCGT MEL

La mobilisation des salariés est indispensable !

Déclaration du CCN de la CGT des 5 et 6 février 2013
La mobilisation des salariés est indispensable !
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Le CCN, réuni le 5 et 6 février, constate que la situation économique et sociale en France, comme en Europe, ne cesse de se dégrader sous les politiques d’austérité mises en œuvre dans tous les pays. Partout le Patronat se sert de la crise pour remettre en cause les droits sociaux et les garanties collectives, faire pression sur le niveau des salaires et réduire les prestations sociales, conduisant à paupériser et précariser des couches de plus en plus nombreuses de salariés et de retraités.

 

L’Accord national interprofessionnel pour « un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés », conclu le 11 janvier dernier, s’inscrit dans cette logique. Il accentuerait la flexibilité et la précarité, au lieu de sécuriser davantage l’emploi et les parcours professionnels.

 

Au travers de toutes les négociations en cours ou à venir (retraite, chômage, qualité de vie au travail et égalité professionnelle) le Patronat veut imposer un nouveau modèle économique et social, ou le gré à gré entre patron et salarié remplacerait le Code du Travail.

 

Cet accord, minoritaire, ne correspond pas aux engagements pris par le Gouvernement lors de la Conférence sociale de cet été. Il ne doit pas être retranscrit dans la loi. Celle-ci doit, au contraire, permettre une véritable sécurisation du Travail.

 

C’est la responsabilité des parlementaires que de faire la loi. Elus pour le changement, ils ne doivent pas poursuivre cette régression sociale. La CGT entend continuer à faire entendre auprès d’eux ses arguments et ses propositions.

 

La mobilisation des salariés est indispensable.

 

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Le CCN décide d’un engagement actif de la CGT le 14 mars pour dénoncer, avec le mouvement syndical européen, au sein de la CES, la nocivité des politiques d’austérité. La CGT sera notamment présente au rassemblement des syndicats à Bruxelles le 14 mars prochain.

 

Les organisations de la CGT décident également de construire une puissante journée de mobilisation réunissant toutes les professions début mars. Le CCN appelle toutes les organisations, les syndicats à multiplier les rencontres avec les salariés pour informer sur le contenu de l’accord et les propositions de la CGT, pour leur proposer l’action et décider, avec eux, des formes de mobilisations allant jusqu’à la grève, dans l’unité la plus large possible.

 

Construire une puissante mobilisation pour empêcher la transcription de cet accord et gagner une loi favorable est à la portée des salariés, en nous appuyant sur la confiance qu’ils manifestent en la CGT.

 

Plus que jamais, la crise c’est eux, la solution c’est nous !

 

Montreuil, le 6 février 2013

ParCGT MEL

Notre dû… Un éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin

Notre dû…

L’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin

 

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À chaque moment de l’histoire, ses combats. Et son dû. Ces temps-ci, dit-on assez à quel point les salariés de la fonction publique sont au bout du rouleau, confrontés aux sous-effectifs, à la multiplication des CDD, à la flexibilité toujours accrue, aux contraintes de la sacro-sainte « rentabilité », avec son cortège de dépressions et de suicides, sans parler de tous les secteurs concernés par les « privatisations rampantes » ?

 

Victimes du talon de fer austéritaire du quinquennat sarkozyste et de sa meurtrière RGPP, les fonctionnaires espéraient du changement. Huit mois après l’élection de François Hollande, ils attendent. Ce jeudi, ils ont exprimé leurs revendications à l’occasion d’une journée d’action nationale. Les motifs ne manquent pas. Jour de carence en cas d’arrêt maladie ; salaires ; indices ; précarités ; statuts menacés, etc. Pour les fonctionnaires aussi, ça craque !

 

Originellement, la notion même de service public constitue l’un des remparts essentiels de la République contre le chacun pour soi, les inégalités, les divisions. Pilier de la cohésion sociale, les services publics ont même servi d’amortisseur « spécifiquement français » depuis le début de la crise. Paradoxe. Alors que la paupérisation de la population augmente à une vitesse exponentielle et que la fonction publique, au sens large, devrait se renforcer pour réduire les fractures béantes d’un pacte social en voie d’atomisation, c’est le contraire qui se produit. Au royaume globalisé de la prospérité pour les financiers et de la rigueur pour les salariés, les valeurs du bien commun sont-elles encore une priorité ? Le gouvernement va devoir répondre. Car nous ne sommes pas là pour remâcher ou ruminer une fable pour quelques vétustes, avec la honte d’être arrivés trop tard dans un pays trop vieux qui a dérogé à l’un de ses invariants historiques : les nouvelles générations ne vivent plus forcément mieux que les précédentes. Non, nous sommes là parce que nous savons que les Français sont inquiets pour leur avenir, hantés par la perspective de leur déclassement, et parce que nous n’oublions pas que la notion d’intérêt général se trouve plus affectée en période de crise, au profit d’objectifs individuels et nihilistes. Or, qui parle le mieux de l’intérêt général, sinon les agents de la fonction publique ?

 

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Dans les conditions du libéralisme idéologique dominant, il était sans doute inévitable que soit contesté au cœur de la société même le rôle de la fonction publique, historiquement fondé et solidement ancré dans l’ADN de notre État depuis le Conseil national de la Résistance. Les libéraux, quels qu’ils soient, souhaitent la banalisation de la situation des agents publics, considérant ce qu’ils appellent une « particularité » comme une anomalie. Nous pensons tout le contraire ! Face à la dégradation de la situation salariale, qui procède d’une « dé-collectivisation » achevant d’isoler les individus, il convient d’imaginer un renforcement de l’intervention publique, avec, à la clef, un « nouveau compromis social » ayant peu de choses à voir avec l’accord de compétitivité signé récemment par le Medef et quelques syndicats…

 

La République que nous voulons s’inscrit résolument dans une redéfinition de la cohésion sociale, réaffirmant ses valeurs universelles : les services publics en sont constitutifs. Mais, qu’on se le dise, par les temps qui courent, rien n’est jamais acquis qui ne se passe des combats. À chaque moment de l’histoire, son dû.

La République que nous voulons s’inscrit résolument dans une redéfinition de la cohésion sociale : les services publics en sont constitutifs…

Jean-Emmanuel Ducoin