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ParCGT MEL

Il n’y a pas d’alternative

Il n’y a pas d’alternative

Mais non, voyons, il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’alternative au système. Il n’y a pas d’alternative au nucléaire. Il n’y a pas d’alternative à l’allongement de l’age de  la retraite. Il n’y a d’alternative nulle part. Nous n’avons pas le choix. Il faut faire comme on nous dit de faire. Comme dit l’autre: on ne sait pas où on va, mais on y va ! Allons-y donc de gaité de coeur puisque de toute façon il n’y a pas d’alternative. On reconnait là le discours de Thatcher, son fameux Tina (« There Is No Alternative »), qui inaugura l’ère du marché triomphant. Bertrand Rothé et Gérard Mordillat, dans un livre à emporter sur la plage (1), un petit manuel cinglant et lumineux qui retrace au pas de charge trente ans de propagande économique, résument l’époque en une phrase: « en répétant qu’il n’y a pas d’alternative, le nouvel establishment transforme le jeu politique en un ultimatum permanent. »

 

 

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Mais, pour imposer cette idée, il fallut d’abord s’attaquer aux mots. Ainsi naquit dans les années 80 la novlangue du libéralisme: « Désormais, l’équité remplace l’égalité, le salaire devient le « cout du travail », les cotisations sociales s’appellent « charges sociales », et le profit « création de richesse ». « L’économie à la Reagan, le « reaganomics », met alors au point quatre principes cardinaux: baisser les dépenses publiques, baisser l’impôt, déréglementer, casser l’inflation. On reconnait là tout Sarkozy. Chez nous, spécificité française, cette transformation est d’abord intellectuelle et politique, avant de devenir économique et sociale. Sous Mitterrand, la deuxième gauche, celle des Décors, réussit à mettre au rencart la vieille gauche marxiste et à convertir la France au marché. Comme le dit Rocard, « les réformistes acceptent l’économie de marché non seulement parce que l’on n’a pas le choix, mais aussi parce qu’elle est garante des libertés ».

Le hic est que dans l’économie de marché la justice sociale glisse vers la trappe, et donc aussi la gauche, laquelle se retrouve sans idée, sans projet, sans vision. Sans alternative: « Il ne reste plus de la gauche que la fête, la lutte contre le sida et l’antiracisme. » Et il est vrai qu’en cette année préélectorale on cherche en vain à gauche un vrai souffle de gauche…

 

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Aujourd’hui, l’entreprise de démolition se poursuit partout en Europe: une fois au pouvoir, les libéraux « baissent l’impôt, réduisent d’autant les revenus de la collectivité jusqu’à laisser l’État mourir à petit feu ». A ce rythme, qui s’accélère à la faveur de la crise de l’euro, dans quelques mois, prédisent les auteurs, il n’y aura réellement plus d’alternative: « Nous assisterons à la fin de la protection sociale, du droit du travail, à la fin du salaire minimum, à celle de la durée légale du travail, etc. Une économie à deux vitesses sera rapidement mise en place, les plus riches développant leur système de santé et leur propre formation scolaire, laissant les  plus démunis livrés à eux mêmes, impuissants devant les caisses de l’État. »

 

Bon, rien de très neuf dans tout cela Mais une petite révision avant la rentrée, c’est toujours utile.

Jean-Luc Porquet

Le Canard enchainé du 20.07.2011

ParCGT MEL

Il faut en finir avec la dictature des marchés financiers

Economie

Il faut en finir avec la dictature des marchés financiers

 

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Les marchés financiers sont de nouveau secoués. Cette fois-ci la cause en est la dégradation de la note par l’agence de notation Standard & Poor’s des obligations émises par l’Etat américain.

 

Après les mêmes pratiques récentes sur des Etats européens, une agence de notation se permet de risquer de fortes secousses avec des conséquences qui peuvent être lourdes sur l’économie réelle, la croissance, l’emploi, les salaires …

 

Une fois de plus, des officines privées se permettent de juger et de tenter de changer, par pressions des marchés financiers, la politique économique de pays (dont aujourd’hui celle des Etats-Unis, première économie mondiale) vers toujours plus d’austérité. Elles s’arrogent un rôle qui doit être celui des Etats sous contrôle démocratique de leurs citoyens. Pour le moment tétanisés par leur incapacité à réguler la finance, les Etats s’y soumettent, au lieu de s’appuyer sur les exigences des peuples.

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Ce nouvel épisode met en évidence le bien-fondé d’une exigence forte qui prend partout dans le monde : il faut mettre fin à la dictature des marchés financiers pour dynamiser l’économie, créer des emplois stables, augmenter les salaires et soutenir l’investissement productif.

 

Valérie Pécresse, ministre du Budget, annonce : « La France sera au rendez-vous de la réduction de son déficit cette année et l’année prochaine ». De tels propos, visant à donner des gages aux marchés financiers, témoignent du fait que nos responsables politiques ne veulent pas admettre que les politiques de sauvetage des marchés financiers, mises en place depuis trois ans, sont contre-productives et en opposition à l’intérêt général.

 

Les programmes d’austérité exigés par les marchés financiers conduisent à la hausse du chômage et de la précarité, pèsent sur les salaires, les pensions et les minima sociaux, donc sur le pouvoir d’achat, et affaiblissent le potentiel de croissance économique.

 

On ne peut pas sortir de cette crise en donnant encore et toujours plus de gages aux marchés financiers : les « plans de sauvetage » se multiplient et à chaque fois la somme d’argent nécessaire pour sauver les financiers augmente. Cet argent aurait pu, et doit, être mobilisé au service de l’emploi et de l’investissement productif.

 

Pour sortir de cette crise, il faut remonter à la source : il faut revaloriser le travail.

Il faut créer des emplois qualifiés et stables, augmenter les salaires, dynamiser l’investissement productif.

 

Il faut mettre fin aux programmes d’austérité. Au lieu de réduire les moyens des services publics et geler les traitements dans la fonction publique, ce que fait le gouvernement, il faut augmenter les dépenses utiles comme celles de l’éducation, de la santé et des infrastructures.

 

Il faut en revanche supprimer les niches fiscales et sociales inutiles, augmenter l’impôt sur les hauts revenus et taxer les transactions financières.

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Il faut, enfin, stopper les capacités de manœuvre et de nuisances de la sphère financière et spéculative au profit d’une capacité de décisions de l’économie réelle sous contrôle démocratique.

 

La CGT porte ces exigences et appelle à porter d’autres choix pour une autre répartition des richesses par la mobilisation des salariés, retraités et privés d’emploi notamment par une journée d’action interprofessionnelle à la rentrée.

 

 

Montreuil, le 8 août 2011