Archive annuelle 9 juillet 2020

ParCGT MEL

Communiqué de presse, réélection de Damien Castelain

Communiqué de presse

 

9 juillet 2020 : réélection de Damien Castelain Président de la Mel. 

Une date funeste pour les agents !

 

 

Alors que Damien CASTELAIN vient d’être réélu à la Présidence de la Métropole Européenne de Lille avec 68% des voix, face à Rudy ELEGEEST et Pauline SEGARD, la CGT Mel exprime son inquiétude pour les agents.

La CGT est une organisation apolitique, indépendante mais pas neutre.

La CGT Mel déplore comme certainement de nombreux habitants électeurs le déni de démocratie que représente le mode de scrutin à la métropole, dotée d’un budget de 2Mds d’euros, qui pilote des compétences qui concernent l’ensemble des champs de la  vie des habitants et des enjeux en cours ou à venir comme l’adaptation des territoires au changement climatique.

Or, les électeurs n’ont pas leur mot à dire en confiant simplement  à leur maire un blanc-seing lors des élections municipales.

Les enjeux de la Mel seraient – ils trop importants pour qu’on y intéresse les habitants au-delà des quelques lobbies ?

Ce jeudi 9 juillet, on ne peut qu’être attristé par le spectacle lamentable des tripatouillages et petits arrangements entre soi, en famille presque, quitte à trahir ses amis de vingt ans. Ainsi Martine Aubry a clairement apporté sa voix et celles de son groupe à Damien CASTELAIN aux dépens de Rudy ELEGEEST ou de Pauline SEGARD qui pourtant ont pu faire il y a peu de temps encore partie des alliances et des majorités du PS. Celle qui, quand nous la croisions lors des conseils de Métropole pendant les combats de notre organisation fustigeait Emmanuel Macron, aurait elle était aussi contaminée par ce virus « ni droite ni gauche ? ». Le macronisme communément appelé l’opportunisme ? On peut en politique assumer une trahison pour s’assurer une place, même pour un poste de 2e Vice-présidente.

 

 

Le bilan de Damien CASTELAIN sous le  joug de son mentor Bruno CASSETTE, directeur général des services est catastrophique pour le personnel de la Mel. Si le Président semble maitriser totalement les codes et protocoles politiques autant que ceux des milieux affairistes, la CGT Mel rappelle qu’il n’a même pas daigné rencontrer ni la famille, ni la CGT Mel lors du suicide de notre ancien secrétaire général, Stéphane DUMEZ le 11 décembre 2017, alors même que la responsabilité de l’employeur, était engagée. Il n’a pas plus rencontré ni la CGT ni les autres organisations durant tout son mandat. Du jamais vu.

Espérons qu’avec un autre précepteur, il peaufinera sa formation d’employeur.

Rappelons aussi que le candidat réélu a refusé un débat public pendant la campagne ! C’est dire qu’il est un grand démocrate !

Ce déni de la démocratie, ce manque de respect, les agents le connaissent et le vivent depuis 6 ans : politique RH basée sur des sanctions exemplaires allant jusqu’à des révocations contre l’avis des  juges au conseil de discipline, réorganisation et insécurité professionnelle permanentes, repositionnement professionnels brutaux, système de menaces et récompenses, chantage et humiliations diverses, nominations opaques, attaques envers les représentants syndicaux,  etc…

Damien CASTELAIN disait dans son discours d’investiture « tous les coups ne sont pas permis ».

Gageons que, pour son deuxième round, ses incantations soient suivies d’effets !

Ce système autocratique incarné par Damien CASTELAIN atteint son paroxysme dans le choix de transférer le siège de la Mel au Biotope. Alors que la Chambre régionale vient de publier son rapport, il a été rappelé lors du Conseil d’installation que cette décision politique a été faite sur des éléments tronqués ! Aujourd’hui ce sont les agents qui doivent y travailler dans des conditions de travail très dégradées. Et des m² tronqués également.

Alors oui, pour la CGT comme pour de nombreux agents qui nous suivent, cette élection est une triste nouvelle. Un jour à marquer d’une pierre tombale. Fût-elle bleue.

Si le score de 68% est sans appel, il témoigne surtout des arrangements en amont qui font de cette élection une formalité. Mais ces 68% des élus doivent savoir qu’ils seront au moins complices, sinon responsables des conditions de travail des agents et des réponses qui seront données à nos revendications et que nous leur adresserons très prochainement.

 

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 Pour  la CGT Mel

 Le Secrétaire général

Frédéric PARISOT

ParCGT MEL

Avec Avia ça plane, pour moi !

Avec Avia ça plane, pour moi !

Avec LREM, 1984 devient réalité

 

 

Il y a un mois, les députés de la République en Marche ont profité du déconfinement progressif pour faire voter une nouvelle loi scélérate à l’Assemblée.

Non contents de donner davantage de fric aux riches (suppression de l’ISF, instauration de la flat tax, cadeaux fiscaux comme s’ils en pleuvaient…) et d’en enlever aux pauvres (réforme des retraites, de l’hôpital, des indemnités chômage…) nos chers députés en marche vers toujours plus de dictature s’attaquent aux libertés fondamentales :

La loi Avia, votée le 13 mai, a pour but, sous couvert de lutter contre la haine, de restreindre la liberté d’expression sur Internet en obligeant les hébergeurs, plateformes et moteurs de recherche à supprimer tout contenu haineux sous 24h sous peine d’amendes allant jusqu’à 1,25 million d’euros !

Cette réforme compliquée à mettre en œuvre concrètement a surtout un contenu très discutable : en effet qu’est-ce que la haine ? Haïr Macron et ses ministres incompétents pour la politique qu’ils mettent en œuvre et pour les milliers de victimes qu’elle cause, notamment en période de crise comme avec le COVID, est-ce de la haine ou de la raison ?

Et si c’est de la haine, n’est-elle pas amplement justifiée ?

De plus, cette loi exclut toute intervention d’un juge en faisant appel à l’autocensure du privé (Facebook, Twitter, Google, Youtube…) et au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui n’est pas un juge et dont le président est nommé directement par le Président de la République.

Le Conseil Constitutionnel vient heureusement, ce jeudi 18 juin, de censurer toutes ces dispositions liberticides et qui marquent une volonté de Macron et de sa clique de museler toute forme d’opposition.

On pourra également s’amuser du fait que la députée qui porte cette loi, Laetitia Avia, s’y connait bien en matière de haine, elle qui a mordu un chauffeur de taxi car son terminal de paiement par carte bancaire était hors service et qui est sous le coup de procédures judiciaires pour avoir harcelé, maltraité ses collaborateurs et pour avoir proféré des insultes homophobes et racistes, comme le rapporte Médiapart.

 

On espère bien que cette personne souffrant de troubles du comportement et de grave dissonance cognitive se fera vite soigner à moins qu’elle ne soit condamnée par la justice, au nom de cette même haine qu’elle prétend combattre, tel l’arroseur arrosé !

 

Pépé Roquet

ParCGT MEL

Alice au pays des merveilles d’Alain Bernard

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES

 

« Il faut être objectif. Les agents vont être émerveillés de leur nouveau cadre de travail »

Alain Bernard, La Voix du Nord, 30 /12/19

 

 

Alice est rentrée à la CUDL au milieu des années 80. Tranquille, sérieuse et appliquée, elle a fait son petit bout de chemin rue du Ballon : de services en services, elle a toujours fait son boulot avec sérieux et engagement. Un élément sur qui on sait pouvoir compter quand on lui confie des missions.

Toujours disponible, jamais absente. Tiens, je me rappelle l’avoir croisée dans les couloirs du siège. Une jambe dans le plâtre, une béquille sous le bras gauche et des dossiers sous l’autre bras. Une mauvaise chute l’avait forcée à l’arrêt 32  jours. Pour la remercier d’avoir passé outre l’avis de son médecin en reprenant le travail trop tôt, on lui avait refusé une augmentation de grade au prétexte de ces 2 jours d’arrêt de trop dans la même année (A la CUDL, plus de 30 jours d’arrêt signifiait pas d’avancement, pas d’échelon, et baisse de la prime de fin d’année). Mais bon, Alice, elle a continué à faire le boulot sans rechigner.

35 ans à venir au siège en transport en commun. Alice, elle n’aime pas trop conduire et, après tout, elle est écolo avant l’heure. Pensez ! 20 minutes de marche pour rejoindre son bus et près d’une heure pour arriver rue du Ballon. Mais Alice, elle faisait ça tranquille, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.

Puis vint l’émerveillement selon Alain Bernard. Allez hop ! Direction le Boulevard des cités unies : Emerveillage, sublimitude et bonheur !

Sauf qu’à Alice, on lui a dit : Ben toi on va te mettre au fin fond de Lomme parce que, tu comprends, il faut faire de la place pour les services indispensables à la MEL : la communication et les RH… Le reste des services, genre la voirie, le parc auto ou l’assainissement, c’est pas trop nouveau monde managerial !

 

 

Alice ça lui faisait juste 1h30 en plus de transport en commun. Et puis, là-bas, au fin fond de Lomme, son nouveau bureau, c’est un Algeco qui a presque son âge, bourré d’humidité, très mal chauffé. Alice, elle a eu beau essayer d’expliquer son mal être devant cette situation, on l’a, au mieux, à peine écoutée, au pire dit que c’est comme ça, tu te demmerdes, faut t’y faire et pour le transport, t’as qu’à t’acheter une bagnole ! Ils sont très compréhensifs ses directeurs… C’est l’école managériale comme on l’a bien apprise depuis 6 ans.

Et, ce qui devait arriver arriva, un sale après-midi de décembre, on a retrouvé Alice dans son Algeco allongée devant son bureau. Une crise de nerfs comme n’importe qui en aurait fait à sa place.

Évidemment, l’arrêt de travail fut obligatoire. Alice faisait une dépression sévère. Moi qui la connais, je peux vous dire que ce n’est pourtant vraiment pas son style.

 

Depuis, on l’a laissée bien seule à la MEL. Des coups de fils, polis certes, mais qui ne l’aident pas à s’en sortir. Alice, elle aurait aimé entendre «reviens nous vite, on a besoin de toi» ou « tu nous manques, on a besoin de ton expérience et de ton professionnalisme». Au lieu de ça, souvent, elle n’entendait que «reste chez toi..».

Alice aurait bien voulu connaître le pays des merveilles du nouveau siège selon Alain Bernard, mais depuis une semaine elle est dans un centre spécialisé pour dépression sévère. Je l’embrasse.

« La Reine avait une seule méthode pour résoudre toutes les difficultés, petites ou grosses.
-Qu’on lui coupe la tête ! dit-elle sans même lever les yeux. » … 

Lewis Caroll, Alice aux pays des merveilles

 

 

Thierry DUEL