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ParCGT MEL

Augmentation du temps de travail à la MEL : faible mobilisation des cadres ou l’écran de fumée des RTT

 

Augmentation du temps de travail à la MEL

La faible mobilisation des cadres ou l’écran de fumée des RTT.

 

L’ex Communauté urbaine de Lille devenue Métropole européenne de Lille avec la loi MAPTAM, a été avec Pierre Mauroy, la première collectivité à mettre en place les 35 heures en 1984.

C’est aussi la collectivité qui fut présidée par Martine Aubry entre 2008 à 2014, dont le nom est bien sûr associé aux 35h.

Pourtant, la MEL a décidé d’avoir une lecture très stricte et très libérale de l’article 47 de la loi dite de transformation de la Fonction publique. Dans les faits, les négociations ont tourné court. On allait nous couper la main, et on avait le droit de choisir par quel doigt on souhaitait commencer.

La CGT, syndicat majoritaire avait pourtant tenté de contrer la suppression de  notre régime dérogatoire de 1533H, en proposant de faire reconnaître les sujétions particulières. Pour les cadres notamment, la pénibilité pouvait légitimement être invoquée depuis le déménagement dans un nouveau siège, le Biotope, organisé en open space. Le bruit, des surfaces de travail d’à peine 5m² par personne, le stress par exemple sont le quotidien des cadres désormais qui payent cher dans leurs conditions de travail l’image d’une Métropole 3.0 fièrement inscrite dans la start up nation.

 

 

La CGT a demandé également à l’occasion de ces « négociations » que la question du temps de travail soit appréhendée dans sa globalité, c’est a à dire en reposant sur la table le dossier télétravail, le travail au gris, et la mise en place d’un droit effectif et opposable à la déconnexion.

L’ensemble de ces sujets a été balayé d’un revers de main de fer sans gant de velours. La CGT  a quitté les « négociations » et tenté de faire entendre ses revendications par la mobilisation.

Cette mobilisation n’a pas eu l’effet escompté notamment dans le contexte sanitaire qui limitait très largement la présence sur site des collègues. Mais la quasi absence de réactivité des cadres se trouvent ailleurs. En effet, jusque-là, quel que soit leur temps de travail effectif, à la MEL ou à domicile, les heures supplémentaires n’étaient non seulement pas rémunérées, mais n’ouvraient droit qu’à douze jours maximum de récupération. Pour beaucoup, ces douze jours de travail supplémentaires étaient réalisés en quelques mois, le reste des heures supplémentaires dégagées ensuite devenaient du travail au gris, c’est-à-dire du travail effectif mais hors cadre légal et non rémunéré.

Or, avec la mise en place des 1607H, le Président Castelain supprimait dix jours de congés par ans, en plus des congés d’ancienneté et de la demi- journée de noël pour les agents en charge d’enfants. Mais il proposait sournoisement en contrepartie un choix entre trois cycles possible : 35 h, 37, 5 H et 12 RTT, 39H et 23 jours.

Vu ainsi, les cadres ont eu le sentiment d’une aubaine qui leur permettait de récupérer deux fois plus de jours qu’avec l’ancien système, oubliant trop vite les jours de congés sacrifiés et la volatilité des RTT ;

Pourtant la CGT portait haut les revendications d’un droit à la deconnexion, de la charge de travail nécessitant un débat sur les effectif, la question des rémunération totalement déconnectée des gains de productivité chez les cadres, ou la prise en compte de la pénibilité dans un environnement de travail largement dégradé,  afin que la question du temps de travail ne soit pas circonscrite à de simples modalités organisationnelles.

Mais si certains cadres ne sont toujours pas résignés, beaucoup ont déjà intériorisé les pseudo valeurs inculquées au sein du « campus MEL management » ou des clinquants et coûteux séminaires  servant au système de menaces-sanctions et récompenses déployé par le new public management.

 

 

 

Bien éloigné d’un statut qui conférait jusqu’ici des droits et des devoirs, ils sont devenus eux-mêmes les instruments de leur propre aliénation, considérant l’inadmissible comme acceptable, et voyant dans l’appartenance à la « communauté des managers » l’ultime reconnaissance de leur épanouissement professionnel et personnel confondus .

Il y aura donc matière à l’occasion de la campagne des élections professionnelles qui s’ouvre de susciter le débat et de tenter de déconstruire leur propre représentation du rôle d’un cadre.

Frédéric PARISOT

Secrétaire général CGT MEL

ParCGT MEL

Voeux 2020 à Biotope

BON VOEUX 2020, BON VENT !

 

 

 

Aujourd’hui, vendredi 24 janvier 2020, le gouvernement dépose le projet de loi de réforme des retraites au Conseil des ministres.

Loi de transformation de la Fonction Publique et réforme des retraites, une même volonté de casser la fonction publique de carrière, notamment l’existence d’un corps de cadres territoriaux dévoués au service public.

La loi de transformation de la Fonction publique (LTFP) entreprend une déconstruction décomplexée du droit statutaire et s’inscrit dans la continuité d’une idéologie néolibérale niant la spécificité de la fonction publique pour tendre à une uniformisation des droits ou à une « travaillisation ».

Concernant notre système de retraite, la fin de la règle de calcul sur les six derniers mois remettrait en cause, le principe de fonction publique de carrière.

 

En effet, La LTFP vise à étendre à la fonction publique la logique du contrat. Il en résultera déstructuration des carrières ou leur hachage.

En termes de retraites, cela signifie des agents polypensionnés, en raison d’une multiplicité de contrats privés et publics. Le système à points repose sur cette universalisation du contrat et de la précarité et l’effacement des statuts protecteurs, adossés à des régimes de retraite spécifiques.

LTFP et réforme des retraites transposent à la fonction publique la flexisécurité prônée par le MEDEF, la CFDT et l’Union européenne.

Cet effacement du statut est un dénominateur commun à la LTFP et à la réforme des retraites comme l’exemplifient la disparition de la règle des 6 derniers mois pour le calcul des pensions et le miroir aux alouettes de l’intégration des primes dans ce calcul.

Le lien est direct entre réforme des retraites et LFTP. Cette dernière est tournée vers un changement de paradigme en matière de rémunération : individualisation par les primes en lieu et place des avancements d’échelons (PPCR) et de l’augmentation du point d’indice. Pour ce faire, le gouvernement s’appuie sur le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP) et la Prime à l’Intéressement Collectif de la Performance des Services (PICPS).

Une condition sine qua non pour mettre en place ces réformes au sein des collectivités : Faire sauter le verrou de l’encadrement !!!!

Pour opérer ce changement structurel et holistique, la loi transformation de la Fonction publique développe plusieurs moyens : par exemple, les 560 000 cadres territoriaux constituant un élément humain de blocage. La LTFP organise le recrutement des emplois de direction dans un vivier de cadres issus du privé. Ces mercenaires rompus au Wall Street management importeront directement leur culture au sein de la Fonction publique territoriale. Plus de 2.700 emplois fonctionnels, sont désormais ainsi ouverts contre 1.522 auparavant.

Mais le processus d’acculturation des cadres territoriaux ne saurait être achevé avec cette seule mesure. Aussi la LTFP prévoit-elle une réforme complète de leur formation. L’ENACT et l’INET risquent dans ce contexte d’être totalement remaniées dans leurs contenus en tant que lieux d’application assis sur une culture du service public et sur les spécificités de la territoriale.

L’enjeu pour le gouvernement est ici l’inféodation de cadres territoriaux au démantèlement du service public.

Et si les cadres eux même ne se plient pas à cette nouvelle donne, Edouard Philippe a sorti le revolver : « La part de rémunération variable sera calculée notamment en fonction de critères de bonne gestion financière et l’atteinte de cibles de performance précises et quantifiables. Et si les managers ne remplissent pas leurs objectifs, ils ne seront pas reconduits ! ».

 

La MEL, poste avancé des réformes néolibérales !

En abandonnant l’ensemble des prérogatives RH à son DGS, le Président CASTELAIN a fait de son mandat un véritable laboratoire du lean management :

Les réorganisations perpétuelles et les repositionnements violents ont engendré une incertitude particulièrement angoissante chez l’ensemble des agents. On ne compte plus les arrêts pour dépression, burn out…

La mise en concurrence systématique des agents entre eux, mais aussi vis-à-vis de candidatures externes a instauré une logique du « sauve qui peut » et surtout détruits les collectifs de travail.

La reconnaissance exclusive des fonctions d’encadrement dans les promotions internes, dans les nominations, dans les rémunérations (RIFSEEP), ou celle plus symbolique au sein des séminaires des cadres et de la « communauté des managers » ont engendré un clivage entre les agents experts et techniques et les encadrants.

Le déménagement à Biotope organise architecturalement une nouvelle façon de travailler : contrôle social informel renforcé dans les open spaces, capitaines d’étage…générateurs de nouvelles formes de RPS !

 

 

La remise en cause des frontières entre vie privée et vie professionnelle : l’esbroufe du « vivre ensemble » dans « notre Mel », la « novlangue » utilisée pour rendre plus acceptables les reculs en termes de conditions de travail (place du village, fabrik, corner coffee…),

La charte de vie à Biotope, ou comment reporter la responsabilité des conditions de travail sur l’agent plutôt que sur l’employeur

Dernier étage de la fusée, malgré les nombreuses affaires et gardes à vue qui ont marqué le mandat, une dérive totalitaire des procédures disciplinaires et une répression syndicale sans précédent !

Messieurs CASTELAIN et CASSETTE, pour vos vœux,

vous allez devoir être convaincants !

ParCGT MEL

CADRES TERRITORIAUX, DÉFENDONS DES RETRAITES DÉCENTES POUR TOUS !

 

LE 5 DÉCEMBRE

DÉFENDONS DES RETRAITES DÉCENTES POUR TOUS !

 

 

À partir de 2025, la réforme gouvernementale envisage de faire disparaître les 42 régimes de retraite existants — dont la CNRACL — pour les remplacer par un système unique qui concernera tous les actifs : salariés du privé, fonctionnaires, indépendants. La réforme rentrerait en vigueur à partir de la génération née en 1963 qui partira en retraite en 2025 à l’âge de 62 ans. À partir de 2025, il est annoncé une conversion des droits acquis en points. L’objectif du gouvernement est de bloquer définitivement la part des richesses affectée aux retraites à son niveau actuel de 14 % du PIB. Avec une augmentation dans les prochaines décennies du nombre de salariés de 50 ans et plus, les cadres A, B et agents de maitrise de la Fonction publique territoriale sont principalement impactés par cette réforme.

POURQUOI CE PROJET DE RÉFORME EST-IL DANGEREUX POUR LES CADRES TERRITORIAUX ?

Parce que les moins bonnes années seraient désormais autant prises en compte que les meilleures années : en imposant un calcul des pensions sur l’ensemble de la carrière au lieu des 6 derniers mois, les cadres territoriaux qui bénéficient de carrières « ascendantes » verront une baisse de leurs pensions de plusieurs centaines d’euros.

Par voie de conséquence, c’est l’ouverture au recours systématique à des mutuelles ou à des assurances privées pour les seuls cadres qui en
auront les moyens, et au bénéfice du marché.

Parce que les retraites par capitalisation ne garantissent pas le versement de la pension : la baisse des pensions risque de contraindre les
cadres à épargner davantage. Le risque de faillite des banques, et donc de perdre tout ou partie de l’épargne d’une vie, est bien réel au regard des
scandales financiers et crises boursières de ces dernières années.

 

Parce que les jeunes qui font des études supérieures n’auront jamais de retraite décente : en effet, l’exigence d’une durée de cotisation
de 43 ans pénalisera toujours les jeunes qui font des études supérieures et qui trouvent un emploi stable de plus en plus tard.

Parce que cela va accentuer les inégalités pour les femmes 
Les femmes qui occupent des fonctions d’encadrement à temps partiel n’auront plus droit à la neutralisation des effets de la maladie, de la
maternité, du chômage et des inégalités de salaires sur le calcul de leur pension. La pension de réversion ne permettra plus au conjoint survivant
de dépasser 70 % de la somme des pensions des deux conjoints. En cas de décès du conjoint, les femmes verraient donc leur pension de réversion
limitée alors qu’aujourd’hui elle est versée sans condition de ressources. Les femmes qui travaillent principalement dans les filières sociale
et médico-sociale (+90 %) seront touchées avec « l’extinction progressive » des dérogations qui permettent actuellement aux personnes exerçant
des professions classées en catégorie active de partir à 55 ans en raison de la pénibilité de certaines fonctions.

Parce que cette réforme est incertaine sur l’intégration des primes dans l’assiette des cotisations
Les primes représentent 29,7 % de la rémunération brute des agents en catégorie A et 23,8 % pour les agents de catégorie B. On voit mal comment
le gouvernement va s’y prendre pour intégrer les primes dans l’assiette de cotisations sans augmenter de manière significative les traitements
indiciaires des professions n’en bénéficiant pas compte tenu de la complexité des conditions d’attribution et des inégalités de traitement entre
les collectivités.