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GRECE : Il y a besoin qu’un rapport de forces s’installe dans chaque pays

 

GRECE :

« Il y a besoin qu’un rapport de forces s’installe dans chaque pays »

Philippe Martinez

 

 

 

 

 

POINT DE VUE. La pression de l’UE et du FMI montre que la démocratie en Europe a ses limites, souligne le dirigeant de la CGT, qui réaffirme sa solidarité avec les salariés grecs.

 

Le plan adopté est un plan d’austérité grave. Nous ne l’accepterions pas ici. Le recul de l’âge à la retraite d’abord, puis la possibilité d’expulser les gens qui ne paient pas leurs dettes ensuite, ne sont pas de nature à satisfaire les salariés. On l’a vu la semaine dernière avec la mobilisation des fonctionnaires à qui la CGT a envoyé un message de solidarité.

 

 

 

 

Pour la CGT, il ne s’agit pas de soutenir ou de ne pas soutenir un gouvernement, il s’agit d’être auprès des salariés. Même si la situation syndicale de la Grèce est complexe, nous y avons des liens avec des organisations syndicales. Dans mon passé de dirigeant de la Fédération de la métallurgie, nous avions déjà eu des échanges avec des métallurgistes grecs lorsque l’ancien gouvernement socialiste avait essayé de criminaliser l’action syndicale (le responsable syndical avait été convoqué au tribunal après une manifestation ­ NDLR).

 

Nous poursuivons les relations avec eux, même si la situation en Grèce concerne d’abord les salariés grecs. Sans mouvement social fort, nous voyons bien les limites du volontarisme politique et les peuples espagnol et français ont à craindre que les mesures d’austérité que subissent les Grecs ne leur soient bientôt appliquées.

 

 

 

Le capital et ses représentants n’abandonnent jamais la course aux profits. En Grèce, en France, partout. C’est pour cela que, quelle que soit la nature du gouvernement, les organisations syndicales doivent porter les revendications des salariés et créer un rapport de forces. D’autant qu’il y a un vrai problème avec certains gouvernements européens qui ont une conception particulière de la démocratie. D’ailleurs, la pression qu’exercent l’Union européenne et le FMI a valeur d’exemple pour les autres citoyens. Elle montre que la démocratie en Europe a ses limites. Il y a donc besoin qu’un rapport de forces s’installe dans chaque pays, à partir de situations ayant la même logique mais avec leurs différences liées à chaque État. Il y a besoin d’un développement du mouvement revendicatif au sein de rapports de forces convergents.

 

 

 

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Les dix plus grandes fortunes mondiales couvrent 171 % de la dette grecque !

 

 

 

Les 10 plus grandes fortunes de France rassemblent au total 195 milliards d’euros.

 

Alix Vinégla

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 8 juillet, comme chaque année, Challenges a publié son classement des plus grandes fortunes françaises. Retour sur des chiffres aberrants.

 

 

 

 

En tête du classement du magazine économique Challenges, Bernard Arnault, le patron de LVMH, conserve la première place, avec une fortune estimée à 34,7 milliards d’euros. Il est suivi par Liliane Bettencourt, héritière de L’Oréal, avec 30,9 milliards d’euros d’euros. Axel Dumas, patron d’Hermès international, gagne une place cette année et arrive troisième, avec 24,1 milliards d’euros, devant Gérard Mulliez du groupe Auchan.

 

Le patron d’Altice fait désormais partie de la famille des « gros bonnets »

 

Patrick Drahi, le patron d’Altice, fait une entrée fulgurante dans le classement des plus grandes fortunes de France, il passe directement de la 12ème à la 6ème place. À la tête d’Altice (SFR et Numericable en France, Portugal Télécom, etc.), mais aussi des titres de presse comme Libération, sa fortune est estimée à 16,7 milliards d’euros. Et sa fortune est en excellente santé, si on se fie au fait qu’Altice, le 23 juin dernier, a fait une proposition de plus de 10 milliards d’euros pour le rachat de Bouygues Telecoms. Patrick Drahi lorgne maintenant sur le câblo-opérateur Cablevision, selon un article du Wall Street Journal.

 

 

Des chiffres aberrants

Les 10 plus grandes fortunes de France rassemblent au total 195 milliards d’euros.

 

En 2014, les dix plus riches de France possédaient 141,5 milliards d’euros, leur fortune a donc augmenté de 53,5 milliards d’euros depuis l’année dernière (classement Challenges 2014), soit en moyenne plus de 5 milliards d’euros d’augmentation par membre du top 10. Concrètement, une augmentation annuelle de 5 milliards d’euros représente un « salaire » net de 417 000 000 d’euros par mois (soit 285 874 fois le smic) pendant un an.

 

 

Cela représente une hausse des fortunes de 38 % en un an. En comparaison, le PIB de la France n’a augmenté que de 0,2 % en 2014 et le smic de 0,8 % sur cette même période, passant de 1 445,38 € au 1er janvier 2014 à 1 457,52 € au 1er janvier 2015. Des chiffres qui laissent penseurs en cette période de crise pour les ménages.

 

 

 

 

De quoi effacer la dette grecque

Si on examine les chiffres en détail, l’argent des dix personnalités les plus riches de France représentent 195 milliards d’euros, soit 60,6 % de la dette grecque (321, 7 milliards d’euros).

 

L’augmentation des dix plus grandes fortunes françaises (53,5 milliards d’euros cette année) représente un sixième (17 %) de la dette grecque. Autrement dit, en considérant que l’augmentation des fortunes reste la même (alors qu’en vérité les augmentations gonflent un peu plus chaque année), la dette grecque serait remboursée en l’espace de six ans par la simple augmentation des dix plus grandes fortunes de France.

 

Les dix plus grandes fortunes mondiales, avec leurs 549,7 milliards d’euros, couvrent quant à elles 171 % de la dette grecque.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes ; le problème n’est pas un manque d’argent mais une malheureuse répartition des richesses. Les plus riches, toujours plus riches, sont paradoxalement les moins taxés et jouent d’un système fiscal trop tendre envers eux.

 

 

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Grèce : qui a peur de la démocratie ?

Grèce : qui a peur de la démocratie ?
 
 

mardi, 30 juin 2015

 

 

 

 

 

Le peuple Grec subit depuis janvier dernier, une pression et un chantage intolérables de la part des institutions européennes, des gouvernements de la zone Euro et du Fonds Monétaire International. Ces derniers refusent d’accepter le verdict des urnes et l’élection démocratique d’un nouveau gouvernement qui propose des alternatives crédibles aux politiques d’austérité imposées par le monde de la finance.

 

Depuis le mois de janvier, le nouveau premier ministre Alexis TSIPRAS remet en cause les plans d’austérité dont sont victimes des millions de citoyens grecs. Il propose des mesures économiques et sociales adossées à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses dans le but d’œuvrer à une véritable justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie.


L’augmentation du salaire minimum, le rétablissement du treizième mois de pension de retraites, le renforcement des services publics, le développement de politiques en termes de logement et d’éducation font parties des mesures urgentes dont a besoin le peuple grec.

 

 

Cela doit d’abord passer par un moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie et que le remboursement de la dette n’empêche pas toute possibilité de redressement économique.


Cela doit aussi passer par la recapitalisation des banques, sans que les sommes ne soient comptabilisées dans la dette publique du pays.

 

Depuis plusieurs mois, une « négociation » est engagée entre le gouvernement grec et les institutions européennes pour trouver une issue à cette crise. Des compromis ont été acceptés, le calendrier des réformes revu. Mais en guise de conclusion, c’est un véritable diktat que proposent MERKEL, HOLLANDE et LAGARDE. Pour eux, une seule solution : la soumission aux exigences des banques !

 

En référer au peuple, quoi de plus normal ! C’est ce que propose le premier ministre grec en organisant un référendum le 5 juillet prochain.


Pourtant, une nouvelle fois, cet acte démocratique est contesté. Au mieux, ce serait au conseil européen de choisir la question qu’il faut poser aux grecs.

 

 

Derrière la pression exercée sur le peuple grec, c’est l’ensemble des citoyens d’Europe que l’on souhaite bâillonner. Le FMI et les dirigeants européens veulent faire de la Grèce, un exemple pour tous ceux qui souhaitent rompre avec cette logique austéritaire et faire entendre une autre voix.


C’est le principe même de la démocratie qui est remis en cause !

 

La CGT condamne ce chantage et apporte une nouvelle fois son soutien au peuple et aux salariés grecs. En Grèce comme en France, nous revendiquons une véritable démocratie sociale et politique qui donne la parole aux salariés dans les entreprises, aux citoyens dans leur pays.


C’est pourquoi, la CGT appelle les salariés à participer massivement au rassemblement organisé à Paris, place de la Bastille, jeudi 2 juillet à 18h30 ainsi qu’à toutes les manifestations organisées en France dans les prochains jours.

 

Montreuil, le 30 juin 2015