Archives de catégorie Actu nationale

ParCGT MEL

Accord MEDEF / CFDT : plus de flexibilité, de précarité, de liberté de licencier

Accord MEDEF / CFDT :

« C’est plus de flexibilité, de précarité, de liberté de licencier »

 

codetravailcosta.jpg

Bien que le Medef ait accepté de prendre des mesures pour taxer les contrats courts, vous jugez « inacceptable » le projet d’accord. Pourquoi ?

Agnès Le Bot. Il faut considérer l’ensemble du texte : il organise structurellement plus de déréglementation du droit du travail par rapport à la situation actuelle. C’est un nouveau saut assuré vers plus de flexibilité du travail, plus de précarité et plus de liberté de licencier pour les employeurs. Voilà ce qui fonde notre appréciation. Quant à cette mesure avancée par le patronat, cela ne peut, en un coup de baguette magique, rééquilibrer l’ensemble du texte : ils proposent une surcotisation sur une partie des contrats précaires, et, en compensation, demandent de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour les entreprises. Au final, le Medef se remet dans la poche 50 millions d’euros. On est à côté de l’objectif, qui était de faire en sorte que de nouvelles ressources pour l’assurance chômage soient dégagées, alors que c’est l’explosion des contrats courts qui pèse sur l’Unedic. Le Medef a encore une fois détourné une revendication syndicale.

 

Quelles dispositions sont selon vous les plus dangereuses ?

Agnès Le Bot. Il y a le contrat intermittent, nouvelle fragilisation du CDI, généralisable dans les entreprises de moins de 50 salariés. S’agissant du temps partiel, il n’y a pas d’encadrement : au contraire, c’est un nouveau saut vers plus de modulation du temps de travail, au profit de l’employeur, et plus d’incertitude pour le salarié. Deuxièmement, toutes les procédures en matière de licenciement collectif sont passées à la moulinette : avec les accords dits de « maintien dans l’emploi », on a une tentative de destruction des possibilités de résistance qui demeurent à l’heure actuelle, comme on le voit chez Fralib, ArcelorMittal, etc. Troisièmement, il y a un affaiblissement très grave des possibilités de recours en justice des salariés, une volonté d’assurer l’impunité des employeurs…

 

accordnegoc-jan-13.jpg

 

N’y a-t-il pas des points positifs à retenir, telle la généralisation de la couverture santé ?

Agnès Le Bot. Certes, mais cela ne fait pas l’équilibre avec le reste : cela va peut-être contribuer à soigner les dégâts occasionnés par cet accord, mais ça ne va sûrement pas faire baisser le chômage et reculer la précarité. Quant aux droits rechargeables à l’assurance chômage, ils seront financés par les chômeurs eux-mêmes, on prend à Jacques pour donner à Paul.

Vous estimez maintenant que « la partie n’est pas terminée ».

Agnès Le Bot. Tout n’est pas fini car il va y avoir un projet de loi. Les parlementaires doivent être en situation de ne pas transcrire à l’aveugle un projet qui fragilise un peu plus les salariés. Nous voulons donc informer, mobiliser, mettre les salariés en situation de pouvoir intervenir auprès de leurs élus pour qu’il y ait un projet de loi d’une autre nature, qui permette d’obtenir des avancées réelles en termes de maintien dans l’emploi et de lutte contre la précarité.

 

mdedefcfdt.jpg

ParCGT MEL

Alerte à la dérèglementation du droit du travail

Négociations sur la « sécurisation de l’emploi » :
Alerte à la dérèglementation du droit du travail

La Direction confédérale de la CGT réunie le 18 décembre 2012 alerte tous les salariés.

 

La négociation en cours sur la « sécurisation de l’emploi » s’oriente de plus en plus vers une plus grande flexibilité telle que l’exige le MEDEF. Elle ne répond pas à la situation d’urgence sociale, de précarité galopante et d’explosion du chômage.  

fleximarche.jpg

 

Cette négociation s’est ouverte à l’initiative du gouvernement avec pour objectifs : lutter contre la précarité, sécuriser l’emploi, améliorer les procédures de licenciement collectif et les dispositifs de chômage partiel.

 

Or, malgré les propositions de la CGT, le MEDEF persiste à utiliser cette négociation et la crise économique, pour tenter d’obtenir une régression du droit du travail sans précédent.

 

Tous les salariés doivent connaître les conséquences gravissimes qui pèseraient sur eux si les projets du MEDEF étaient validés. Les droits liés au CDI seraient contournés par l’instauration d’un nouveau type de contrat de travail, le contrat intermittent ; possibilité pour l’employeur de licencier sans avoir de justification à présenter ; réduction des recours en justice et des peines encourues par les employeurs. Le patronat va jusqu’à exercer un chantage en suggérant une hypothétique complémentaire santé pour tous les salariés contre des procédures de licenciement accélérées !

 

Bref, pour le MEDEF, le changement c’est maintenant ! 

changement-parsot2.jpg 

A quelques jours des fêtes de fin d’année, ces dispositions seraient un cadeau empoisonné, inacceptable pour tous les salariés.

 

La CGT est décidée à combattre de telles régressions.

 

Unanimement, la Direction confédérale de la CGT a confirmé le mandat donné à ses négociateurs qui participeront aux réunions des 19 et 20 décembre, pour améliorer l’emploi par des droits et des garanties assurés aux salariés.

 

La Commission Exécutive de la CGT a décidé d’une campagne d’information et de mobilisation des salariés dès les premiers jours de janvier.

 

Dans le même temps et jusqu’en mars 2013, des négociations se tiennent sur l’évolution des régimes de retraites complémentaires ARRCO – AGIRC. Le MEDEF vise des mesures conservatoires représentant 5,7 milliards d’euros d’économies sur les pensions. La CGT a fait des propositions qui peuvent apporter aux régimes de retraite de nouvelles ressources pour garantir la pérennité de nos régimes ARRCO – AGIRC sans paupériser un peu plus les retraités.  codedutravailparisot.jpg

 

La Commission Exécutive de la CGT appelle aussi ses organisations à prendre des initiatives locales courant janvier, pour la défense de l’action et des libertés syndicales, et pour l’accès à la justice prud’homale pour tous.

 

La Commission Exécutive de la CGT

Montreuil, le 18 décembre 2012.