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ParCGT MEL

11 octobre : L’urgence d’un autre partage des richesses

Journée d’action du 11 octobre :
 

« L’urgence d’un autre partage des richesses »

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Au lendemain de l’appel de cinq syndicats à une journée d’action nationale le 11 octobre (lire le communiqué), contre les mesures d’austérité du plan Fillon, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, revient, dans une interview donnée à la Nouvelle Vie Ouvrière, sur les causes réelles des déficits et de la crise et les réponses à faire partager dans la mobilisation (lire l’interview).

 

Une mobilisation pour d’autres choix est une nécessité !

 

Il faut en finir avec la dictature des marchés financiers et les choix politiques d’austérité qui en découlent donnant encore et toujours plus de gages aux marchés financiers et aux agences de notations.

 

En Europe, plongée dans la pire des situations avec 23 millions de chômeurs, particulièrement les jeunes, l’unique réponse des dirigeants politiques est l’austérité : pression sur les salaires, réduction des services publics, de la protection sociale, des pensions, durcissement des conditions de travail et de vie.

 

Face aux plans d’austérité, la règle d’or pour les salariés, c’est la mobilisation :

  • Pologne : euro manifestation le 17 septembre ;
  • Italie : appel à une grève générale le 6 septembre par la
  • CGIL contre la casse du Code du travail ;
  • Espagne : journée de mobilisation à l’appel des Commissions Ouvrières et de l’Union Générale des Travailleurs ;
  • Portugal : journée de mobilisation le 1er octobre.  

D’autres mobilisations sont à l’ordre du jour en Roumanie, Hongrie, Slovaquie, Grèce, Belgique et Grande-Bretagne.

 

En France, le plan Fillon pour réduire le déficit de la France est injuste, inéquitable et inacceptable et pénaliserait une fois de plus les salariés, contrairement aux annonces médiatiques du gouvernement sur la contribution des plus fortunés.

 

Mesures Fillon

Hauts

revenus

Salariés et

 Retraités

Hausse de la CSG
(prélevée sur 98 % du salaire et non plus 97 %)
  600 Millions 

Taxe sur complémentaire santé dont

mutuelle

  1200 Millions
Taxe sur tabac, alcool, autres boissons   1200 Millions

Contribution exceptionnelle

(donc ponctuelle)sur les hauts revenus

200 Millions  
Total 200 Millions 3000 Millions

Alors que, d’après les Comptes de la Nation, le pouvoir d’achat des ménages baisse entre 2007 et 2010, les dividendes versés aux actionnaires explosent et les cadeaux faits aux plus riches et aux entreprises continuent.

 

La CGT pose la nécessité de la mobilisation sous les modalités à décider ensemble (rassemblements, manifestations, grèves) pour des mesures immédiates et s’inscrivant dans un processus d’action porteur d’alternatives aux choix actuels.

ParCGT MEL

Il n’y a pas d’alternative

Il n’y a pas d’alternative

Mais non, voyons, il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’alternative au système. Il n’y a pas d’alternative au nucléaire. Il n’y a pas d’alternative à l’allongement de l’age de  la retraite. Il n’y a d’alternative nulle part. Nous n’avons pas le choix. Il faut faire comme on nous dit de faire. Comme dit l’autre: on ne sait pas où on va, mais on y va ! Allons-y donc de gaité de coeur puisque de toute façon il n’y a pas d’alternative. On reconnait là le discours de Thatcher, son fameux Tina (« There Is No Alternative »), qui inaugura l’ère du marché triomphant. Bertrand Rothé et Gérard Mordillat, dans un livre à emporter sur la plage (1), un petit manuel cinglant et lumineux qui retrace au pas de charge trente ans de propagande économique, résument l’époque en une phrase: « en répétant qu’il n’y a pas d’alternative, le nouvel establishment transforme le jeu politique en un ultimatum permanent. »

 

 

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Mais, pour imposer cette idée, il fallut d’abord s’attaquer aux mots. Ainsi naquit dans les années 80 la novlangue du libéralisme: « Désormais, l’équité remplace l’égalité, le salaire devient le « cout du travail », les cotisations sociales s’appellent « charges sociales », et le profit « création de richesse ». « L’économie à la Reagan, le « reaganomics », met alors au point quatre principes cardinaux: baisser les dépenses publiques, baisser l’impôt, déréglementer, casser l’inflation. On reconnait là tout Sarkozy. Chez nous, spécificité française, cette transformation est d’abord intellectuelle et politique, avant de devenir économique et sociale. Sous Mitterrand, la deuxième gauche, celle des Décors, réussit à mettre au rencart la vieille gauche marxiste et à convertir la France au marché. Comme le dit Rocard, « les réformistes acceptent l’économie de marché non seulement parce que l’on n’a pas le choix, mais aussi parce qu’elle est garante des libertés ».

Le hic est que dans l’économie de marché la justice sociale glisse vers la trappe, et donc aussi la gauche, laquelle se retrouve sans idée, sans projet, sans vision. Sans alternative: « Il ne reste plus de la gauche que la fête, la lutte contre le sida et l’antiracisme. » Et il est vrai qu’en cette année préélectorale on cherche en vain à gauche un vrai souffle de gauche…

 

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Aujourd’hui, l’entreprise de démolition se poursuit partout en Europe: une fois au pouvoir, les libéraux « baissent l’impôt, réduisent d’autant les revenus de la collectivité jusqu’à laisser l’État mourir à petit feu ». A ce rythme, qui s’accélère à la faveur de la crise de l’euro, dans quelques mois, prédisent les auteurs, il n’y aura réellement plus d’alternative: « Nous assisterons à la fin de la protection sociale, du droit du travail, à la fin du salaire minimum, à celle de la durée légale du travail, etc. Une économie à deux vitesses sera rapidement mise en place, les plus riches développant leur système de santé et leur propre formation scolaire, laissant les  plus démunis livrés à eux mêmes, impuissants devant les caisses de l’État. »

 

Bon, rien de très neuf dans tout cela Mais une petite révision avant la rentrée, c’est toujours utile.

Jean-Luc Porquet

Le Canard enchainé du 20.07.2011