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Hôpital : on touche le fond de la provocation !!!

ParCGT MEL

Hôpital : on touche le fond de la provocation !!!

 

Hôpital : on touche le fond de la provocation !!!

 

Le 26 mai, à l’appel de la CGT, le personnel hospitalier s’est rassemblé devant le siège du CHR de Lille pour faire entendre leurs revendications et interpeller le gouvernement sur le « Segur de la Santé », qu’ils considèrent comme de la provocation. Pépé Sévère nous explique pourquoi.

 

 

Après avoir été applaudis sur les balcons, portés aux nues par les artistes et transformés en héros par le chef de l’État, voilà les personnels soignants honorés symboliquement… Ils devront cependant encore patienter pour voir leurs salaires, parmi les plus bas d’Europe, augmentés et la masse d’heures supplémentaires accumulées payée.

Le gouvernement envisage de rendre un hommage national, lors du défilé annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées, aux travailleurs de la santé qui ont affronté l’afflux de patients contaminés par le coronavirus. La « médaille d’honneur des épidémies », créée en 1885 suite à l’épidémie du choléra et réhabilitée pour l’occasion, leur sera également remise. Ces considérations symboliques ne semblent pas satisfaire les premiers intéressés.

Car la promesse d’une prime (dont ils n’ont pas encore vu la couleur), celle d’une médaille et d’une mise à l’honneur au 14 juillet ont été reçues comme une nouvelle provocation par celles et ceux qui ont depuis plus de deux mois été applaudi.es aux fenêtres chaque soir.

Le versement de la prime annoncée depuis le 25 mars et de leurs heures supplémentaires majorées promis par le gouvernement a pris un retard, faute de décrets publiés, alors que dans le même temps on a trouvé à débloquer 7 milliards d’euros pour sauver Air France, sans que l’État exige la moindre contrepartie en matière d’emploi. C’est dire la considération pour ces femmes et ces hommes, dont certain.es ont payé de leur vie la « guerre » au Covid-19 décrétée par Macron ! Le décret a finalement été publié le 15 mai. Et c’est une nouvelle usine à gaz qui a été fabriquée entre l’avenue de Ségur (adresse du ministère de la Santé) et Bercy au vu des multiples conditions pour en bénéficier.

Les soignants ont tout donné, nuit et jour, contre le virus, certains y ont laissé leur peau et Macron avait promis. Cette fois enfin, c’était acquis, la santé n’est pas une marchandise. Eh bien non ! La crise semblant s’éloigner, les promesses se sont éloignées aussi. Sauf une distribution humiliante de médailles, sauf un système ridicule demandant aux salariés de donner des jours de congés et de RTT afin que les soignants puissent partir en vacances !!

L’ultime provocation aura été l’ouverture, le lundi 25 mai, du « Ségur de la Santé », porté par le tandem « Véran – Notat». Il était logique que l’ex-député socialiste et toubib hospitalier Olivier Véran, fait ministre de la Santé par un ex-banquier d’affaires adoube à ce poste Nicole Notat, qui fut patronne de la Cfdt jusqu’en 2002 et qui a soutenu sans réserve tous les plans d’austérité gouvernementaux durant son mandat. Lors de cette première réunion, la CGT Santé, pourtant syndicat majoritaire dans ce secteur, s ‘est vue refuser la parole, alors que la CFDT se l’aie vue accorder. Ce choix m’interroge au plus haut point sur les liens entre la nomination de la pilote des concertations et cette stratégie qui vient nier la représentativité syndicale, légale et légitime.

 

 

Ces manœuvres traduisent bien l’état d’esprit des « décideurs » pour la suite : mettre en avant les moins représentatifs, pourvu qu’ils aient la bonne étiquette de « réformistes ». C’est regrettable, car ce sont justement les validations et accompagnements de toutes les réformes destructrices par eux, qui ont conduit l’Hôpital dans l’état où il se trouve.

Remise en cause des 35 heures ?

S’agissant du Plan Ségur de la Santé, je suis d’ailleurs très inquiet des annonces à venir. Je maintiens que confier à Nicole Notat le soin de piloter cette réunion, qui a réunit 300 personnes en visio-conférence ce lundi 25 mai, constitue « une provocation » de la part du gouvernement. Nicole Notat, ne connaît pas le milieu médical. Et pendant son mandat de secrétaire confédérale, elle était plus proche du Medef que des salariés qu’elle aurait dû défendre !

Alors que depuis des mois les personnels de santé réclament des moyens, ce plan Ségur n’annonce rien de bon. Selon moi, c’est tout simplement une remise en cause des 35 heures qui se profile, qui balaierait du même coup le problème récurrent des RTT et des heures supplémentaires. C’est le retour du refrain Sarkozyste de travailler plus pour gagner plus !

 

Après avoir méprisé, gazé et matraqué voilà le gouvernement qui se met en mode « Provoque » envers le personnel du monde Hospitalier.

Nous devons tous accompagner les revendications du personnel hospitalier, pour qu’on réussisse collectivement à les imposer. Et aujourd’hui, ce qu’ils revendiquent, ce ne sont pas de nouvelles primes ou autres « chèques-cadeaux » offerts par d’autres travailleurs, mais une hausse généralisée des salaires. Pour doter les soignants de véritables moyens, l’État n’a qu’à aller voir du côté du patronat et des grandes fortunes pour financer les hausses de salaires !

Augmentation des salaires, augmentation du point d’indice de 15%, prime uniforme de 1 500 euros pour tous les agents, revalorisation des carrières : telles sont les principales revendications et pas des mesurettes et des belles promesses que le gouvernement ne tiendra pas.

Mais sachez que les soignants aussi accordent des médailles :

– la médaille du cynisme et de la provocation,
– la médaille de l’incompétence,
– la médaille de la mise en danger,
– la médaille de la bêtise !

ET LE GAGNANT EST… (à vous de trouver !)

 

Pépé SEVERE

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